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7 janv. 2011

Lavorare con gli italiani Travailler avec les italiens

Travailler avec les Italiens

Par Clémentine Forissier (cliquer sur le nom d'un auteur pour lui écrire)

3/03/2005 • 10h46

Les « cousins français ». Cette expression, utilisée par les Italiens envers leurs proches voisins, témoigne de la proximité entre les deux pays. Proximité géographique, « certamente ! », mais aussi économique. Italiens et Français sont respectivement deuxièmes partenaires commerciaux. Et les points de contact ne s’arrêtent pas là. Latins comme nous, les Français expatriés en Italie ne sont jamais totalement dépaysés. Certains détails peuvent malgré tout se révéler utiles.




Laisse les gondoles à Venise... © EPN 2004Amerigo Vespuci, Christophe Colomb ou encore Marco Polo, ces illustres marins italiens étaient avant tout des marchands. Commerçants, les Italiens le sont depuis le Moyen Âge. La pauvreté du sol et du sous-sol a en effet très tôt poussé la population à se tourner vers ses voisins. Avec 800 filiales implantées dans le pays et 4 des 20 plus grandes entreprises italiennes à capitaux français, la France a pris depuis longtemps l’habitude de faire des affaires avec les Italiens. Tout un savoir-faire. Car, comme le précise la mission économique de l’ambassade de France en Italie, « l’attitude [...] est déterminante pour un bon déroulement des négociations ». Très attachés à un certain formalisme, les Italiens ont besoin qu’on y mette les formes, quel que soit l’objet de l’échange. « Même pour dire non à l’invitation d’un client, les Italiens écrivent une lettre de quatre pages en faisant de grandes phrases explicatives » explique Loretta Tadwin. Italienne, la jeune femme travaille à Bruxelles pour une grande entreprise de son pays. La convivialité, orale ou écrite, est primordiale dans les rapports professionnels. « Dans une réunion, les gens ont tous l’air d’être les meilleurs amis du monde, mais en réalité c’est plus une manière de faire des affaires qu’autre chose. Quand la réunion est terminée, ils ne se revoient plus jamais » ajoute Loretta Tadwin. Mais avant ils auront vraisemblablement pris un café ou déjeuné ensemble. Les grands timides auront donc peut-être un peu plus de mal que les autres.

Si la présentation compte énormément, le contenu peut parfois laisser à désirer. Souvent dans l’urgence, les Italiens ont tendance à laisser des délais très courts. « Quand on te demande quelque chose, il faut le faire comme si c’était pour hier » ironise Loretta Tadwin, « ils te demandent un travail à faire une demi-heure avant une réunion et te disent : tant pis si cela n’est pas parfait. Ils sont très différents des Anglo-Saxons pour cela ». Convivialité, rapidité, souplesse semblent être les maîtres mots de la vie professionnelle italienne. Le respect et le poids de la hiérarchie sont pourtant très présents dans les entreprises. « Tu sais immédiatement qui est le chef et qui ne l’est pas » explique Loretta Tadwin. Une hiérarchie très souvent masculine. Champions d’Europe pour l’assiduité au travail, les Italiens comptent parmi les quatre pays en Europe où les inégalités hommes/femmes sont les plus flagrantes. L’administration publique ne compte que 20 % de femmes cadres, quant aux salaires, ils sont 25 % plus bas pour les femmes.